" Chaque pas dans le trottoir Me fait voir des affaires Me fait croire que le noir Me donne un bel air."
- "Ma rue bouge et court
- Je subis la ville et
- La nuit je n’arrive pas
- À dormir, mais je souris
- Tout pour bien paraître
- Dans la roue, dans le trou
- Sous le gris du ciel
- et le cri Des crécelles
- De tant de freins, tant de fous
- Je n’voudrais plus y être
- Fou."
Les mots restent bloqués, ils sortent du coeur, coulent dans ma gorge et ne dépassent pas mes lèvres. J'ouvre ma bouche, rien ne sort à part quelques sons pitoyables, un petit début de phrase répété trois fois sans pouvoir y ajouter grand chose. « Je...J-Je...Je... » Mon regard vacille, mes jambes sont molles, ma salive est désormais dure à avaler et j'ai la bouche sèche. Je voudrais crier mon amour, je voudrais être niaise comme dans ces foutus films romantiques où l'homme fait un discours devant une assemblée pour dire ô combien il aime cette femme. Mais c'est impossible. Je ne m'autorise pas de tels discours et une assemblée n'est rien face à cette demoiselle aux cheveux de blés.
Pitoyable.
Et pourtant. J'aimerais connaitre un tel moment.
Dommage.